La progression technique
Ajustée selon le niveau, les potentiels ou les limitations de chacun, dès 6 ans, la pratique s’articule autour de grands pôles d’apprentissage.
-Les katas : Constituant la base ou l’ADN de la discipline, il s’agit d’une suite de mouvements codifiés, à pratiquer en binôme dans le souci du geste juste et de l’harmonie. Le sens profond des katas, qui intègrent aussi l’apprentissage de la respiration, s’acquiert dans le temps avec beaucoup de pratique et de répétition. Chaque niveau de progression est associé à une grande famille de katas qui véhiculent une portée symbolique en lien avec les éléments (terre, eau, feu…etc.) et une énergie spécifique.
-La self-défense : ce poste extrêmement vaste intègre l’apprentissage des coups de poing et des coups de pied d’attaque, les parades et les ripostes sur de nombreuses techniques à mains nues ou avec armes. L’apprentissage se fait pas à pas, les défenses « sur armes » (bâton, poignard) n’intervenant qu’au niveau de la ceinture bleue (trois ans de pratique environ). Après la ceinture noire, les étudiants expérimentés aborderont le maniement du bâton long et du katana (sabre japonais).
-Le travail au sol : très complet, il permet d’accéder à une véritable « boîte à outils » pour s’extraire dans les meilleures conditions d’un combat corps à corps. On y trouve des exercices d’immobilisations (et de sorties d’immobilisations), des clefs, des étranglements, des façons d’entrer sur un adversaire en « protection »… Ces nombreuses solutions sont ensuite mises en application dans des combats « simulés », ou randoris.
-Les modes d’entraînement : A deux ou à plusieurs, avec ou sans armes, ces exercices permettent d’appliquer et d’intégrer les exercices au plus près d’un combat réel, plus ou moins rapide en fonction du niveau. Ils servent essentiellement à mesurer le niveau de maîtrise du pratiquant.
–La progression est régie par des grades, ceintures de couleur qui sanctionnent un niveau technique ainsi qu’une maîtrise émotionnelle et mentale, les trois étant indissociables (on parle de « Shin » = esprit ; « Gi » = technique ; « Taï » = vitalité). Il faut environ 5 ans à un néophyte pour accéder à la ceinture noire, ensuite, l’évolution, qui se déroule selon des stades de valeurs (5 éléments), dépend surtout de l’implication du pratiquant et de son état d’esprit.
Le Bushido
A travers l’approche martiale, le ju-jitsu est une véritable école de la vie qui permet d’intégrer au sein de la pratique les valeurs chères au Bushido (littéralement : « voie du guerrier »), code d’honneur et de morale traditionnelle des arts martiaux japonais (proche des valeurs chevaleresques occidentales).
Chaque pratiquant, et à fortiori chaque ceinture noire, est ainsi censé se discipliner et se maîtriser pour incarner au mieux ces valeurs sur le tatami mais aussi en dehors. Parmi ces valeurs figurent la politesse (ou le respect), la rigueur (ou la droiture), le courage, la bienveillance (ou la compassion), l’honnêteté (ou la sincérité), l’honneur et la loyauté.
Le Ki
Attaché à la tradition, le ju-jitsu cultive le travail du Ki, ou de l’énergie vitale, à l’origine de toute vie, chère aux vieux maîtres japonais.
A travers un certain nombre d’exercices de respiration et de concentration, la recherche consiste à unir l’esprit et le corps pour trouver le bien-être, l’harmonie et l’équilibre.